Enquête rédigée par Rana el Hajj
Traduite par Elissar Naddaf
ANI - Alors que le Liban croule sous le poids du rationnement en courant électrique et souffre de ses répercussions sur l'économie du pays, la plupart des pays du monde ont recours à l'énergie renouvelable et à la transition vers une économie bas-carbone durable et verte.
Le Maroc est désormais l'un des exemples avancés dans l'exploitation exemplaire de ses capacités dans le domaine de l'énergie renouvelable. Le Maroc importe plus de 97% d'énergie alors qu'il jouit des rayons solaires tout au long de l'année ce qui poussa le gouvernement marocain à élaborer "Le plan de l'énergie solaire au Maroc" afin d'installer 2000 MGW d'énergie solaire en 2020.
Comme étant le plus grand bailleur de fonds dans le monde des investissements relatifs au climat, et le plus grand encourageant de l'économie verte, la Banque européenne d'investissement a contribué d'une somme de 250 millions d'Euros pour financer trois étapes du projet de l'énergie solaire au Maroc mis en exécution par l'Agence Marocaine de l'énergie solaire (MASEN) et qui vise à assurer 580 MGW d'énergie équivalent à la production en énergie d'une ville comprenant 1500000 habitants.
Une fois développé, ce complexe solaire sera l'un des plus grands complexes d'énergie solaire au monde.
La question qui se pose est la suivante: Où en sommes nous au Liban de cette affaire? et n'est-il pas temps que le Liban ait recours à la production de l'énergie renouvelable? Le nouvel élan politique contribuera-t-il à renforcer et à restituer la confiance des investisseurs étrangers en l'économie libanaise?
L'augmentation de l'efficience de l'utilisation de l'énergie et de l'édification des villes a prouvé l'importance du rôle qu'elle joue dans le développement durable et la croissance économique accélérée, sans oublier l'amélioration des circonstances environnementales et le renforcement d'une économie nationale concurrentielle.
Selon une étude publiée par la société Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), la situation actuelle du secteur de l'énergie au Liban est de première importance étant donné que la demande l'emporte dur l'offre ce qui explique la rupture quotidienne du courant dans le pays.
L'Electricité du Liban (EDL), gérée par l'Etat libanais, produit seulement 70% de l'électricité nécessaire et monopolise l'alimentation en énergie malgré les graves problèmes financiers dont elle souffre. L'EDL compte par conséquent sur le gouvernement pour couvrir ses dépenses. L'énergie est donc appuyée par l'Etat.
Malgré ceci, et en dépit de cet appui financier, les tarifs payés par les consommateurs sont plus chers que ceux des pays voisins. Les factures de l'énergie mensuelle constituent une grande part des dépenses des familles libanaises.
Les consommateurs paient les factures mensuelles à l'EDL et en même temps les abonnements aux générateurs électriques pour couvrir les heures de rationnement en courant électrique. Mis à part le coût élevé de ces abonnements, ces générateurs jouissent d'un haut niveau d'émission de gazs qui contribuent à la pollution de l'air dans les régions résidentielles.
Le secteur de l'énergie au Liban, se base en outre sur les combustibles fossiles et sur d'anciennes technologies à l'ombre des importants défis environnementaux tels que les crises de l'eau, de la pollution de l'air et du changement climatique.
Il est prévu en surplus que la demande de l'énergie au Liban augmente chaque année de 3 à 5% durant les 10 prochaines années. Par conséquent, le secteur de l'électricité fera face à un plus de défis si d'importants investissements ne sont pas mis en oeuvre et si des efforts ne sont pas déployés au niveau de la réorganisation du secteur le plus vite possible.
Lors d'une entrevue exclusive accordée à l'Agence Nationale de l'Information, le vice-président de la Banque européenne d'investissement, Roman Escolano, s'est dit optimiste quant aux développements politiques sur la scène libanaise notamment sur le plan économique.
"Récemment Nous avons réalisé plusieurs projets avec le secteur privé au Liban qui serait moins lié à la situation politique. Ces projets ont été réalisés en collaboration avec les banques locales avec lesquelles nous avons discuté des projets divers dont certains ont été approuvés dernièrement" a-t-il ajouté.
M. Esolano a souhaité par ailleurs que les développements politiques au Liban pavent la voie à un surplus de projets dans les deux secteurs public et privé.
"Dans le cadre de la politique de la résilience que la Banque est en train de développer à la demande de l'Union Européenne en vue de traiter la crise des réfugiés, nous nous dirigeons vers le développement des projets à aspect innovatif avec les deux secteurs privé et public. Le Liban sera l'une des priorités principales de la région en raison des développements politiques positifs dont il témoigne" a-t-il souligné.
A propos des investissements en cours dans le domaine de l'énergie renouvelable entre le Liban et la Banque européenne d'investissement, M. Escolano a indiqué que la Banque jouit d'une expertise unique en son genre dans ce domaine et qu'elle ne joue pas uniquement le rôle de bailleur de fonds.Selon lui, la présence d'un environnement politique positif encourage à un plus d'investissements verts de la part de la Banque au Liban.
Pour sa part, la responsable du département des crédits à la Banque européenne d'investissement, Catherine Barberis, a affirmé lors d'une entrevue accordée à l'ANI que la banque s'attachait au financement des projets au Liban et qu'elle était capable de coopérer.
"Le dynamisme politique actuel au Liban nous pousse à discuter cette affaire avec les autorités libanaises le plus vite possible" a-t-elle indiqué.
Le secteur de l'énergie renouvelable au Liban n'a pas encore été bien développé. 97% de l'énergie est importée sous forme de combustibles fossiles alors que 2% seulement de cette énergie proviennent de l'énergie renouvelable.
Le Liban pourrait profiter du vent, de l'eau, du soleil et de la bioénergie. L'aggravation de la crise des déchêts au Liban durant un an a engendré certaines propositions visant à tirer profit des déchêts organiques et solides pour produire l'énergie renouvelable. Cette option pourrait néanmoins être très coûteuse.
=========E.N.G