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L’espace, nouvelle frontière de la coopération entre l’Italie et l’Afrique

ANI - (AGI) - L'espace est la nouvelle frontière de la coopération que l’Italie souhaite développer avec l’Afrique : un continent qui, déjà en 1967, lui a permis de monter - avec les Usa et l’ex Urss - sur le podium des puissances spatiales grâce au lancement en orbite d’une fusée depuis le centre “Luigi Broglio” de Malindi, au Kenya. En utilisant pour la première fois des plateformes maritimes, l’Italie avait alors fait preuve d’originalité et d’enthousiasme, un état d’esprit qu’elle souhaite proposer à nouveau aujourd’hui à ses partenaires africains.

Pour le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération Antonio Tajani, les travaux de la Conférence Italie-Afrique sur l’espace qui se sont ouverts hier matin à Rome sont “le symbole d'une nouvelle relation que l'Italie veut construire avec le continent africain”, dans le but de créer de nouvelles compétences professionnelles et de stimuler une “croissance africaine et européenne”.

“Nous devons regarder l'Afrique avec des lunettes africaines et non italiennes ou européennes", a poursuivi le vice premier ministre, en soulignant fièrement "la chaîne d'approvisionnement à 360 degrés" dont l'Italie peut se vanter dans le secteur spatial. Dans le cadre d’une nécessaire coopération et diplomatie de la croissance, a-t-il ajouté, l’espace fera également l'objet d'un panel au sein de la réunion ministérielle du Commerce du G7 qui s'ouvre demain en Calabre. Le 10 octobre, en plus, Rome accueillera le premier dialogue italo-américain sur l'espace.

Le ministre du Commerce et du Made in Italy Adolfo Urso a également souligné les ambitions de l’Italie. L'espace est "au centre de notre action politique au sein du G7", a-t-il déclaré, en soulignant que dans le secteur spatial "nous assistons aujourd'hui à la même révolution qui a touché la mer et ses ressources". Si l'on veut parler de “colonisation de l'espace”, Urso et son gouvernement jugent “opportun de renforcer le partenariat avec des acteurs étrangers et majoritairement africains. "Je me suis déjà rendu en Algérie et en Egypte, où nous avons signé des Mémorandums d’entente avec l’Agence spatiale italienne (Asi) et avec l'Agence spatiale européenne (Esa) ; en Libye, en Érythrée et en Tunisie, nous aideront à créer leurs agences spatiales nationales respectives, tandis qu'en septembre je compte me rendre au Kenya", a annoncé le ministre.

L’Italie est également disponible à coopérer avec l'Agence spatiale africaine (Asaf), de plus récente institution. Concernant le centre spatial kényan dédié à Luigi Broglio, le ministre Urso précise que l’Italie aimerait qu’il devienne aujourd'hui “une base de formation et d'éducation pour les pays africains". Le président de l’Asi Teodoro Valente a confirmé que l’Italie “réfléchit à une nouvelle base de lancement à Malindi”, un projet pour lequel existent “plusieurs options” et des offres “importantes” d’investissement, “avec neuf zéros”.

La relation entre l'Italie et l'Afrique dans le domaine de la sécurité se concrétisera également par un pôle sur l'intelligence artificielle (IA) et le développement numérique qui sera institué en Tunisie, dans le cadre de la collaboration entre les deux pays. Le sous-secrétaire à la présidence du Conseil des ministres, Alfredo Mantovano, a souligné que le secteur spatial connaît des développements "de plus en plus à double usage, civil et militaire".

Pour cette raison, à son avis, il devient crucial de travailler sur l'infrastructure juridique qui régit le secteur, et qui nécessite la conclusion d'accords bilatéraux pour l'échange d'informations classifiées. Un "cadre essentiel", prévient Mantovano, "sans lequel l'Italie ne pourra pas partager des compétences supérieures avec ses partenaires". Le sous-secrétaire a donc souhaité que les réunions en cours à Rome permettent d'entamer ou de conclure, le cas échéant, des négociations entre pays sur ce point. Pour Mantovano, la conférence est en tout cas une occasion de “démonter le récit d'une Italie qui n'est pas en phase avec l'histoire, en démontrant que, parfois, c'est l'histoire qui suit la volonté des nations”.

 

=======N.A. 

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