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Dans le cadre des activités du mois de la francophonie, l'Association Francophone de Journalisme (AFEJ), en coordination avec l’Agence Universitaire Francophone (AUF), a organisé une rencontre intitulée « Journalisme en détresse. Formation et protection des gardiens de l’information » le 7 mars 2023, au Centre d'Employabilité Francophone (CEF) de Beyrouth, en présence du Ministre de l’Information Ziad Makary.
Dans son mot d’accueil, le Directeur régional de l’AUF Moyen-Orient Jean-Noël Baléo a souligné que le journalisme francophone devrait se démarquer en revendiquant une position particulière, en ambitionnant une éthique de défenseur de la diversité, de la liberté d’expression, de la liberté de ton, une éthique de la vérification renforcée des sources d’information, d’objectivité et de distanciation par rapport aux pouvoirs aussi bien politiques qu’économiques.
La présidente de l’AFEJ, Mme Nidal Ayoub, a renouvelé l’engagement de l’association pour un journalisme professionnel et éthique partageant avec l’AUF les valeurs d’engagement, d’excellence, et de francophonie, en estimant pouvoir transmettre une vision authentique du journalisme, mais aussi « un penser et un faire autrement » créatifs et constructifs, à des générations d’étudiants et de journalistes débutants.
De son côté, le ministre Makary a souligné que « bien que les cursus des facultés d’information aient subi des réformes à travers les années, il reste encore beaucoup à faire en termes d’adaptabilité de la formation académique aux besoins de la pratique professionnelle, d’où l’importance de la révision des cursus et des stages de formation au sein des médias publics et privés ».
Les panels ont abordé la question de l’adaptabilité de la formation académique aux besoins de la pratique professionnelle et du cursus académique suivi dans les facultés d’information et de communication, et celle d’une coordination plus élaborée et plus solide entre les facultés de journalisme et de communication d’une part, et les médias de tout type d’autre part, ce qui a démontré l’importance d’une phase de formation intermédiaire qui puisse combler les lacunes entre les deux mondes, académique et professionnel. Les intervenants ont également appelé à un journalisme éthique et professionnel, où les journalistes sont protégés et sécurisés pour assurer leur rôle quant à l’imputabilité politique et de responsabilité sociale.
1er panel
Dans le premier panel modéré par Youmna Chacar Ghorayeb, de l’AFEJ, Ziad Harfouche, Directeur de l’Agence nationale de l’Information, a confirmé que « comme en médecine il n’y a pas une maladie mais il y a un malade, en journalisme il s’agit plutôt de circonstances, de tensions politiques, des cas particuliers ou les théories ne semblent pas toujours applicables, et l’ensemble de tout ça peut expliquer le maillon manquant entre la formation académique et la pratique ».
De son côté, Ramza Jaber, Secrétaire générale adjointe à la Commission nationale pour l’UNESCO, a présenté les programmes de l'UNESCO pour soutenir l’indépendance, la liberté et la pluralité des médias, et l’encouragement à la diversité dans le cyberespace, tout en préservant la sécurité et en protégeant les droits de l’Homme.
Quant à Roula Douglas, journaliste responsable de la page Campus de L’Orient-le Jour et enseignante universitaire, elle a synthétisé la problématique présentée dans ce panel à partir de son expérience journalistique et de son rôle éducatif en tant qu’enseignante à l’Université Libanaise.
2nd panel
Le second panel a porté sur la généralisation de la pratique de l’imputabilité politique et de la responsabilité sociale avec Fouad Khoury Helou, Directeur exécutif de L’Orient-Le Jour qui a évoqué les défis auxquels le journal doit faire face pour maintenir son niveau d’exigence, à un an de son centenaire. Il a détaillé les grandes lignes d’un nouveau modèle économique à travers le passage au journalisme numérique, et au lectorat expatrié, tout en évoquant certaines entraves qui peuvent s’exercer sur les journalistes.
Le chef des programmes de développement média à la Fondation Samir Kassir, Waël Akiki, a évoqué la protection nécessaire pour garantir la sécurité des journalistes et leur liberté d’expression, ainsi que les conditions nécessaires pour qu’ils puissent exercer leur rôle politique et social. Il a également exposé les activités entreprises par SKeyes dans ce domaine.
À partir de son expérience dans un média local puis dans un journal français, Laure Stephan, reporter pour Le Monde et RFI, a abordé les entraves auxquelles sont confrontés les journalistes dans l’exercice de leur profession. Elle a souligné que ce qui peut protéger un journaliste, c’est surtout sa performance professionnelle et éthique.
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