ANI - Le ministre de la culture, le juge Mohamad Wissam El Mortada, a prononcé le discours suivant lors du lancement des célébrations du Mois de la Francophonie:
"C’est pour moi un grand plaisir de vous accueillir dans les locaux de notre Bibliothèque Nationale, ce prestigieux espace qui symbolise notre volonté d’agir pour promouvoir les différents aspects de la culture nationale et internationale ainsi que ceux de la diversité culturelle chère à nous tous et notamment à notre communauté francophone qui nous rassemble aujourd’hui pour lancer ensemble les différentes manifestations du mois de la francophonie.
Honorable assemblée,
Nous avons tenu à organiser aujourd’hui cette conférence pour vous présenter les différents évènements du mois de la francophonie organisée par notre ministère, avec le concours de nos chers partenaires, mais aussi et surtout pour affirmer ensemble notre appartenance aux valeurs humaines que nous partageons dans le cadre de notre espace francophone pluriculturel qui nous rassemble et fédère nos ressources. La francophonie est le terrain de culture commun ou se rejoignent des femmes et des hommes de tout bord. Du nord-ouest au sud-est de la planète en passant par l’Afrique, le Proche et le Moyen Orient, des auteurs, des artistes, s’expriment dans la langue de Molière, de Montaigne, de Corneille, de Balzac et de Victor Hugo, mais elle est aussi la langue de Léopold Senghor, d’Amin Maalouf parmi d’autres. C’est l’espace culturel ou se sont émancipés Charles Aznavour, Dalida, Adamo, Claude François et Demis Roussos, Louis Chedid, Mika, Khaled, et Ibrahim Maalouf entre autres.
Je saisis cette occasion pour rappeler qu’en adhérant, en 1973, à l’Organisation Internationale de la Francophonie, le Liban a marqué son attachement aux valeurs universelles et humaines dont la communauté francophone est porteuse, et a milité pour la défense de la diversité des langues et des cultures.
Il me plaît aussi de signaler que le IXème Sommet de la Francophonie, organisé en 2002 à Beyrouth, autour du thème du dialogue des cultures, que la signature du pacte linguistique en 2010 par le Président de la République et le Secrétaire général de l’OIF ainsi que l’ouverture du Bureau régional de l’OIF au Liban ne font qu’affirmer d’une année à l’autre le rôle pivot d’un Liban décidé à rester le centre du rayonnement de la francophonie et de ses valeurs dans le monde arabe et au Moyen Orient.
Si la raison d’être de la francophonie créé à l’initiative de notre grand philosophe et poète Léopold Senghor, est de mettre la langue française au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue permanent des civilisations, je saisis cette heureuse occasion pour exprimer ma ferme volonté, en ma qualité de ministre de la culture, de renforcer la coopération culturelle avec les pays francophones amis du Liban, sur le plan bilatéral, ainsi qu’avec les instances francophones au niveau multilatéral notamment avec l’OIF et l’AUF, et ce, pour redonner au secteur culturel libanais la place de choix qu’il devrait occuper dans les projets de soutien au rétablissement du pays.
Ce secteur, profondément touché par l’explosion catastrophique du port de Beyrouth ainsi que par les crises sanitaires, économiques et sociétales aussi préoccupantes que contraignantes, est en train de se vider de ses acteurs qui ont sillonné le monde francophone par leurs productions littéraires et artistiques. Nous sommes donc tous appelés à apporter notre soutien aux acteurs de ce secteur pour qu’ils restent dans ce pays, et de leur donner les moyens de continuer à enrichir le patrimoine culturel de notre pays et de notre espace francophone par des productions culturelles innovantes et créatives.
Le pays des cèdres, le pays de Gebran khalil Gebran, de Gerorges Chéhadé, de Salah Steitié, d’Onsi el Haj, de Wagih Nahlé, d’Ivette Sursock, d’Amine et Ibrahim Maalouf, de Maroun Baghdadi, de Fayrouz, et des frères Basbous… - et la liste est longue - a besoin de nous pour que les acteurs de la culture et sa jeunesse puissent donner libre cours à leur imagination et continuer à innover à l’ère du numérique dans des contextes sociétaux de plus en plus marqués par des mutations et par l’accélération du mouvement de la circulation des personnes à l’intérieur de nos pays et au-delà des frontières, dans un monde caractérisé par une diversité linguistique et culturelle, monde où la maîtrise des langues maternelle, étrangère ou seconde deviennent les premiers garants de la réussite dans la vie sociale et professionnelle .
Œuvrons ensemble dans le cadre d’une politique culturelle adaptée aux ambitions de nos jeunes pour qu’ils puissent participer activement au développement humain et économique durable de leur pays et des pays qui les accueillent dans différents contextes de mouvance sociétale et pour différentes raisons.
Œuvrons ensemble pour que le partage de la langue française, comme celui de l’arabe et comme celui de toutes les langues des différents pays de notre espace francophone, soit un moyen de communication et de transfert de savoirs certes, mais aussi un moyen d’enrichissement culturel et de transmission de message d’amour, de paix, du vivre ensemble et de solidarité entre les peuples.
Merci chers mesdames et messieurs les ambassadrices et les ambassadeurs et chers représentants de la presse et nos chers invites de votre participation et de votre attention ".
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