ANI - Le nouveau secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naïm Kassem, a prononcé mercredi son premier discours après sa récente désignation.
Cheikh Kassem a dit :
"Nous continuons à résister à l'agression, et si l'ennemi souhaite l'arrêter, nous acceptons les conditions que nous jugeons appropriées. Toute solution doit rester dans le cadre de négociations indirectes. La base de toute négociation est un cessez-le-feu en premier lieu »
S’adressant à l’ennemi il a ajouté : "Vous serez certainement vaincus, car la terre est à nous et notre peuple est uni autour de nous. Sortez de notre terre pour réduire vos pertes, sinon vous paierez un prix sans précédent ».
Il a rappelé : « comme nous avons triomphé en juillet, nous allons triompher maintenant et nous resterons forts avec une puissance croissante."
Adressant la parole à l'ambassadrice américaine au Liban, il a dit : « vous ne verrez, ni vous ni vos alliés, la défaite de la Résistance, même dans vos rêves.
Et d’affirmer que le Hezbollah sortira de cette confrontation plus fort et victorieux.
"Cette bataille nécessite ce niveau de sacrifices, et nous sommes à une phase d'infliger des souffrances à l'ennemi, qui s'ajoute à une phase de résistance et de patience."
Et Cheikh Kassem de rappeler : « Nous avons de nombreux sacrifices à consentir, mais nous sommes convaincus que la victoire sera de notre côté. L’ennemi ne pourra pas parier sur le temps, car ses pertes sont importantes, et il sera contraint de mettre fin à son agression."
"Nous disons à ceux qui misent sur la période post-guerre que vous serez contraints à 'maudire' « l'Amérique » et ses alliés, car ils vous ont menti."
Cheikh Kassem a rendu un vibrant hommage au martyr Sayyed Hachem Safieddine et au chef martyr du bureau politique du Hamas, Yahia Sinwar.
« Sayyed Safieddine était est une personne organisée qui suit les activités avec une vision perspicace. Il s'est préoccupé des résistants et a travaillé à répondre aux besoins du front. Il est l'un des principaux soutiens sur lesquels s'est appuyé le martyr Sayyed Hassan Nasrallah."
"Le grand martyr Yahya Sinwar, icône du courage et de la résistance pour la Palestine et les libres du monde, est tombé au combat jusqu'à son dernier souffle. Il était solide, courageux, croyant, intègre, digne et libre."
"Une nation qui a engendré Yahya vivra dans le cœur des Palestiniens, attachés à la libération, comme légende de la résistance et symbole de fierté et de ténacité."
« Sayyed Nasrallah, cela fait 32 ans que vous insufflez la foi, la loyauté et la résistance dans le cœur des jeunes, des femmes, des vieillards et des enfants », a-t-il dit évoquant le grand martyr du Hezbollah.
Rappelant sa récente désignation comme nouveau secrétaire général du Hezbollah, cheikh Kassem a remercié la confiance du commandement du parti et du Conseil de la Choura, qui est responsable devant les combattants et le peuple pour ce parcours. « Ils m'ont choisi pour ce lourd fardeau, mais cela témoigne de leur confiance."
"Cette responsabilité est celle du grand leader Sayyed Hassan Nasrallah. Je me rappelle de ses mots lorsque Sayyed Abbas Moussaoui est tombé en martyre, où il a déclaré : 'Ils voulaient, par l'assassinat de notre secrétaire général, vaincre en nous l'esprit de résistance et briser notre volonté de jihad, mais son sang continuera de bouillir dans nos veines et nous donnera encore plus de détermination à poursuivre ce chemin.'"
« Mon programme est une continuité du programme de notre leader Sayyed Hassan Nasrallah dans tous les domaines politiques, de jihad, sociaux et culturels."
"Nous continuerons à mettre en œuvre le plan de guerre élaboré par Sayyed Nasrallah avec le commandement de la Résistance, et nous poursuivrons la lutte conformément aux orientations politiques déjà tracées."
Revenant au front de soutien de Gaza, Cheikh Kassem a expliqué :
"Soutenir Gaza était nécessaire pour faire face au danger israélien sur toute la région à travers Gaza. Les habitants de Gaza en ont besoin, et il appartient à tous de les soutenir."
"Notre résistance existe pour faire face à l'occupation et à ses intentions expansionnistes, et pour libérer la terre."
"Certains considèrent qu'Israël a été provoqué. Est-ce qu'Israël a vraiment besoin d'un prétexte ? Avons-nous oublié 75 ans de meurtres de Palestiniens, de déplacement, de spoliation des terres et des lieux saints, et de commémoration de massacres ?"
"La résistance est celle qui a chassé 'Israël' de notre terre dans le passé, en collaboration avec l'armée et le peuple."
"Netanyahu lui-même a déclaré au début de son agression contre le Liban que c'était pour un nouveau Moyen-Orient, et que nous avons brisé un certain nombre de surprises."
"Par la Résistance, nous contrecarrons le projet israélien, tandis qu'en attendant sans agir, nous perdons tout », a-t-il affirmé.
Et Cheikh Kassem d’expliquer : « Nous faisons face à un grand projet dans la région, et c'est une guerre qui ne se limite pas au Liban et à Gaza, mais qui est une guerre mondiale contre la Résistance."
"Cette confrontation révélera que les valeurs occidentales ne sont que de faux slogans et qu'elles ont échoué face au soutien aux sauvages."
"Nous l'avons dit à maintes reprises : nous ne voulons pas de guerre, comme l'a confirmé notre Sayyed, mais nous sommes prêts si elle nous est imposée, et nous l'affronterons avec dignité."
"Personne ne se bat à notre place, et nous ne nous battons pour personne. Notre projet est de protéger la terre et de défendre notre pays.
L'Iran nous soutient et ne demande rien en retour. Nous accueillons tout pays arabe ou islamique qui souhaite nous soutenir dans notre lutte contre « Israël ».
Selon ses propos, les capacités du Hezbollah sont disponibles et adaptées à une guerre de terrain prolongée.
"Le terrain prouve et confirme la résilience du parti face aux attaques qu'il a subies, car c'est une grande et cohérente institution dotée de capacités importantes."
Et de poursuivre : « Malgré les explosions de bipeurs et les assassinats, nous nous en sommes remis et cela est visible sur le terrain. C'est le terrain qui compte. Près de 4.000 combattants, partisanes et citoyens ordinaires ont été touchés par l’explosion des bipeurs. Et nous nous en sommes remis, alors que cet incident aurait déstabilisé n’importe qui d'autre. Plus tard, est survenue la série d'assassinats, dont celui de notre chef, Sayyed Hassan Nasrallah. Il est naturel que nous en soyons profondément meurtris. Toutefois, dès le 8 octobre, le parti a trouvé des remplaçants aux positions vacantes, et cela est visible sur le terrain. Depuis une dizaine de jours, on entend parler de nos victoires. Ce parti est une grande institution, dispose de beaucoup de moyens et a un nombre considérable de membres.
Nous remercions les fronts de soutien, spécialement en Irak et au Yémen. Tous nous aident de par leurs propres convictions. Nous ne combattons pas pour un agenda quelconque mais pour protéger notre pays, pour soutenir les Palestiniens, pour empêcher la mainmise israélienne et américaine sur notre pays. L’Iran nous soutient dans notre projet et ne veut rien en retour, ce n’est pas lui qui mène son combat à travers nous, et nous saluerons tout soutien de tout pays arabe pour mener notre lutte. Mais est-ce qu’un quelconque pays arabe nous a proposé de l’aide ? Et est-ce nous qui l’avions refusée ?
Nous sommes en pleine guerre contre le Liban. Une guerre qui a commencé avec l’épisode des bipeurs en septembre. Alors que nous avons toujours dit que nous ne voulions pas de guerre.
Nous faisons face à une guerre américaine, européenne et mondiale pour mettre fin à la résistance et à nos peuples.
Comment est-il possible que 43.000 tués à Gaza, le bombardement de tentes, 100 tués d’un coup à Jabalia, etc. ne font réagir personne dans le monde ? Ils veulent que nous nous rendions mais ce ne sera pas le cas, même si l’affrontement est douloureux. »
Et Cheikh Kassem de rappeler : « Depuis la résolution 1701, en 2006, « Israël » a violé 39.000 fois l’espace aérien libanais, au cours de 17 ans. Il n’est pas vrai qu’Israël a respecté cette résolution. Le 11 octobre 2023, l’ennemi envisageait déjà une guerre élargie contre le Liban mais les États-Unis n’ont pas accepté. Leur intention était donc bien là. Ils se préparaient pour une guerre contre le Liban, même avant le Déluge d’el-Aqsa.
« Israël » a-t-il besoin d’un prétexte pour attaquer et tuer les Palestiniens et leur voler leurs terres ? Le Déluge d'el-Aqsa était-il le seul épisode de résistance en 75 ans ? Et au Liban, même avant la création du Hezbollah, « Israël » a envahi le Liban pour mettre fin à la Résistance palestinienne, et à toute résistance. Or c’est la Résistance du Hezbollah, du mouvement Amal et des autres qui ont provoqué le retrait israélien du Liban-Sud, pas les résolutions internationales ».
"Nous, selon ce que Sayyed Nasrallah a dit, attendons l'affrontement sur le terrain... Ils s'approchent, et le résultat est qu'ils sont bloqués aux zones frontalières. Même leur leadership commence à dire : 'Nous avons atteint nos objectifs.'"
"Comme l'a dit notre Sayyed, 'nous attendons l'affrontement sur le terrain, et les confrontations se concentrent sur la ligne de front. L'ennemi est effrayé et change ses déclarations et ses objectifs."
"Le centre d'opérations de la résistance a documenté les pertes de l'ennemi, qui ne se trouvent que sur la ligne de front, et notre résistance est légendaire, une école pour les générations de la liberté.
L'occupation a reconnu son incapacité face aux missiles du parti et aux drones, qui frappent selon un programme opérationnel."
Dans le contexte des combats, Cheikh Kassem a évoqué l’opération aux drones qui a visé le domicile du Premier ministre israélien.
"Netanyahu a survécu cette fois-ci, 'et peut-être que son heure n'est pas encore venue ».
===============D.CH.